Job...
ou la recherche de sens, non pas de la souffrance mais de la vie, aussi dans la souffrance
L'histoire de Job
ou la recherche de sens, non pas de la souffrance mais de la vie, aussi dans la misère et la souffrance
Tout le monde connaît plus ou moins l'histoire biblique de Job. Un homme bon qui, tout à coup, est accablé par toutes sortes de malheurs. Après une courte description des grandes lignes (chapitres 1 et 2), suivent plusieurs chapitres rédigés dans un style poétique assez prenant où l'on peut lire les réactions du principal intéressé mais aussi de
Une très belle poésie qui, avec beaucoup de subtilité et de finesse, met à nu les sentiments éprouvés par l'homme dans des circonstances extrêmes et qui démontre aussi comment les relations humaines peuvent apaiser ou hélas, avoir l'effet contraire… |
ses amis. Chapitre après chapitre, on découvre des propos extrêmement poignants et qui sont parfois le miroir de notre propre façon de penser.
Le livre de Job a aussi un côté très humain et témoigne d'une connaissance assez pointue de la psychologie humaine.
De "insh'Allah" à "Je n'accepte plus ça !"
Ce qui frappe, c'est l'évolution dans la manière de réagir de Job. De même, l'attitude de ses amis va changer au fil du récit.
Tout d'abord, on note chez Job une résignation pieuse : "Le Seigneur a donné, le Seigneur a ôté; que le nom du Seigneur soit béni !" (1.21,22) Mais aussi : "Nous recevons de Dieu le bonheur, alors pourquoi n'accepterions-nous pas aussi le malheur !" (2.10)
A ce stade, les amis font encore preuve d'une compassion silencieuse. (Job 2.11-13)
Mais très rapidement, la résignation de Job se change en plainte amère : "Périsse le jour où je suis né. Pourquoi ne suis-je pas mort !" (3.1… 11, 16; 6.8,9) L'incompréhension fait elle aussi son apparition ("Pourquoi ? Pourquoi ?" – 3.20,23).
La sympathie tourne en opposition…
C'est le moment que choisissent les amis pour rompre leur silence compatissant et réagir fortement de façon accusa-trice. Eliphaz, le premier ami, explose : "Eh Job, désolé mais là, il faut que je réagisse. Tu sais, il y a des limites à la compréhension !" (4.1-2) Tour à tour, les amis vont émettre leurs arguments :
- 4.2-6 : Un véritable croyant ne se plaint pas mais il cherche un refuge dans sa foi…
- 4.7-8 : L'homme sème ce qu'il moissonne… C'est aussi valable pour toi, Job. Ne joue pas à celui qui n'a rien fait (22.4,5). Qui sème le vent récolte la tempête…
- 5.16-19 : Après la pluie, le beau temps; après le châtiment viendra la bénédiction. Accepte simplement ce que Dieu fait.
- 8.2-7 : Dieu est juste quand Il punit. La seule solution est que tu te convertisses, et tout ira alors pour le mieux. (voir aussi 11.13-17; 22.23-30) "Bientôt il remplira ta bouche de rire et tes lèvres d'acclamations." (8.21)
- 15.2-6 : Job, tu manques de piété et tu n'as aucun respect pour Dieu !
Les réactions des amis ne sont pas de nature à consoler Job ou à l'encourager, bien au contraire ! En plus des douloureux événements qu'il a déjà dû endurer, il est maintenant accablé par l'incompréhension, la désapprobation et le jugement des ses pieux 'amis', pour qui les doctrines et l'orthodoxie semblent plus importantes que l'amour du prochain… Job ne va d'ailleurs pas hésiter à affirmer clairement : "Celui qui est effondré a droit à la fidélité de son compagnon quand même il abandonnerait la crainte du Puissant". (6.14)
Le jugement de Dieu est sans appel face à ces prêcheurs moralisateurs : "Je suis en colère contre toi et tes deux amis, parce que vous n'avez pas parlé de moi correctement, comme l'a fait Job, mon serviteur." (42.7)
Découragé et révolté
Entre-temps, c'est de plus en plus dur pour Job. Il finit par céder au découragement : "Pourquoi espérer quand je n'ai plus de force ? Pourquoi attendre quand ma fin est certaine ? Mon corps est-il d'airain ? Ne suis-je pas sans ressource, et le salut n'est-il pas loin de moi ?" (6.11-13) – "Je renonce ! Je ne vivrai pas toujours… Laisse-moi…" (7.16) et au désespoir : "Pour un arbre il y a un espoir : si on le coupe, il repousse… mais l'homme meurt…" (14.7-12)
On relève aussi de la révolte directe. Job finit par penser à son tour que c'est Dieu qui le harcèle (6.4). Il crie qu'il n'a pas mérité ce qui lui arrive et accuse Dieu de ne pas s'en préoccuper (9.19-24).
Toutes ces réactions sont reconnaissables. C'est d'ailleurs ce qui fait la force du livre de Job. Il est donc important d'en tenir compte quand nous aussi ou des membres de notre entourage sommes confrontés à des circonstances pénibles.
Dans les deux prochaines rubriques, nous approfondirons la relation entre Job et son Dieu ainsi qu'entre Job et ses amis.
Reactions
feze tchoupe david
je suis véritablement touché par ce message et je crois que comme Job beaucoup d'entre nous cèdent aux préssions des amis, et finissent même par perdre la foi.